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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/293

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permet de les conduire à l’amour, comme un premier néant permettait de les conduire à l’être, ces âmes qu’embrase la grâce ont montré combien on peut souffrir pour la gloire de Dieu. Et Dieu, voyant un si grand combat et de telles immolations, en tressaille de joie.

C’est pourquoi une multitude innombrable de saints, qui sont tombés sous le glaive de la patience, se verront couronner dans le ciel de l’auréole des martyrs (auréole dont peut-être ne pourront se parer les anges, qui n’ont point porté cette croix). Car l’auréole est pour l’élu un reflet personnel de la gloire : elle fait étinceler sa propre gloire au sein de la lumière. C’est en lui comme un titre de noblesse divine, comme un signe spécial de ce qu’il a fait pour l’Infini. L’âme souffrant ici-bas avec joie est un Alléluia qui monte de l’abîme jusque dans la gloire éternelle.....