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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/66

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en Dieu, comme si elle joignait une portée surnaturelle. Bien que l’ange prie pour nous, l’Écriture semble plus étonnée des effets de la prière de l’homme que de la prière de l’ange. Celle des saints obtient des miracles[1] !

Ah ! les saints, puis au-dessous d’eux, les hommes de génie, les poètes, les artistes, peuvent être considérés comme les enfants gâtés de la douleur. Ils éprouvent, il est vrai, de si précieuses choses dans le cœur ; dès ce monde ils prennent part à de telles joies, qu’ils n’appartiendraient plus à l’humanité, si la douleur ne leur réservait ses beaux fruits. La couronne de laurier est un signe de douleur. Dans ce monde affligé, comme tout ne saurait naître de l’amour, c’est la douleur qui a réussi à préparer le plus grand nombre de saints, de héros, d’hommes de génie et d’excellentes familles.

La douleur produit des saints, parce qu’elle

  1. Il est vrai, l’ange est dans la gloire, inondé d’existence et de joie ; là son état est l’état même de la prière, avec l’effet, avec le but de la prière.

    La prière, ou l’humilité, n’est ici-bas qu’un élan vers l’état ou l’âme sera dans la gloire.