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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/68

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La douleur produit des hommes de génie et des poètes, parce qu’elle fait descendre l’homme dans son âme plus avant qu’il n’y serait jamais allé de lui-même. Il faut prendre les choses à une certaine profondeur, si on veut les tenir de leur source. C’est toujours la grandeur du sentiment qui suscite le génie, ou qui réveille le poète. Rien ne met en nous de la solidité comme la douleur.

La douleur forme des familles remarquables, et toutes ces personnes révérées qui deviennent le trésor de ceux qui les entourent. Il semble que la douleur soit la source de toute profondeur dans le caractère et dans l’esprit. Elle fait atteindre aux sentiments une réalité à laquelle, ici-bas, l’amour


    métier de la guerre ne tend jamais à dégrader ni à rendre féroce celui qui l’exerce ; il tend à le perfectionner. L’homme le plus honnête est ordinairement un militaire honnête. Dans le commerce de la vie, les militaires sont plus aimables, plus faciles et plus obligeants que les autres hommes. Au milieu du sang qu’il fait couler, le guerrier est humain, comme l’épouse est chaste dans les transports de l’amour. Le soldat est si noble qu’il ennoblit ce qu’il y a de plus ignoble, en exerçant sans s’avilir les fonctions de l’exécuteur. »

    Chez les nations, la grande noblesse est née des armes. Mais si le guerrier lègue sa noblesse à la terre, le saint porte la sienne dans le Ciel. Cependant, il laisse parmi nous une telle lignée, que les chrétiens se disputent son nom.