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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/74

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Rester en soi, telle est la grande sottise du créé ! c’est, pour lui, retourner au néant. Au commencement, si, par impossible, l’orgueil se fût allumé dans la substance, à la place de l’amour, la substance n’aurait pu garder son unité et son identité ineffables..... l’Infini n’eût pas existé.

Chez la créature, l’orgueil consiste dans ce fait, de ne plus considérer Dieu comme le soutien vivant de l’âme. Or, par suite de la liberté, Dieu ne peut continuer de pénétrer dans l’âme pour l’entretenir contre son consentement. C’est en cela que l’homme a le moyen de stériliser son être.

Dès lors, toute la vie a dû être organisée pour prévenir l’orgueil et former l’homme à la vie absolue. Si, dans cette œuvre, la volonté faiblit, il faudra un obstacle de plus pour fortifier et rétablir la volonté. Si le cœur s’est enflé, il faudra une humiliation de plus pour contrister et abaisser le cœur.

Cet obstacle de plus offert à la volonté, c’est le travail. Cette humiliation de plus offerte au cœur, c’est la douleur. Puis, vient la suprême