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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/78

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guerre, l’homme se sacrifie. Et là se trouve le moyen de faire comme un peuple de demi-martyrs de ceux qui, par eux-mêmes, ne courraient point au sacrifice.

Mais il ne suffit pas de mourir une fois, il faut que notre liberté répète cet acte sur tous les points de sa durée : il faut souffrir, c’est-à-dire se donner ! Ici, la liberté prendrait-elle sa racine aussi avant que l’Infini ?

La causalité est comme le germe de l’être. Ses efforts sont des actes constitutifs d’existence ; ils produisent, quoique enveloppés dans le temps, des actes de réalité dont l’homme s’étonnera dans l’Infini. Or, le plus grand effort de la causalité est l’acte par lequel elle se met en jeu elle-même : le don, l’héroïsme, la mort !

La vertu, que produit peu à peu le travail, n’est qu’une tendance à l’héroïsme. La vie, qui prend l’œuvre par le pied, n’est qu’une marche savante vers la mort. D’ici, l’on se rend compte de l’existence.

    de cette femme ne fut que le moyen dont les dieux se servirent pour faire couler le sang qui devait purifier la terre, alors souillée par le débordement de tous les crimes. »