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Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/135

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avant que Cécile se fût aperçue de l’arrêt pendant lequel son frère mettait pied à terre, Charles debout devant la portière ouverte lui disait en lui tendant la main pour lui aider à descendre :

— Ma petite sœur, je me suis souvenu que tu as une lettre à jeter à la poste. Veux-tu accepter mon bras d’ici au bureau qui est de l’autre côté de la rue.

Trop heureuse de cette réparation, la jeune fille sauta d’un bond léger sur le trottoir, et quand le frère et la sœur revinrent vers le landau, ils se disaient l’un à l’autre :

— C’est bien fini. Nous ne nous fâcherons plus ainsi. Cela fait trop de mal.

— Tu nous trouves à tous deux meilleure figure, dit Charles à son ami quand la voiture eut gagné l’avenue des Champs-Élysées. Au lieu de t’intriguer par ce changement à vue, je préfère t’avouer que j’ai commis une injustice envers ma sœur et que nous venons de nous réconcilier.

Après ce début, il raconta, mais en termes mesurés, l’incident de la lettre, et Cécile trouva un défenseur chaleureux dans Albert Develt ; mais elle ne lui en sut pas gré ; elle se sentait un peu froissée que cet étranger fût dans le secret des larmes qu’elle venait de répandre.

Albert Develt ne s’embarrassait pas de ces délicatesses ; il reprochait tout net à Charles sa sortie bourrue ; mais il envisageait la question du litige passé à un singulier point de vue :