Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/155

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naturels, mais une saine politique commandait d’être irréprochables à leur égard. On devait accabler les Trassey d’une politesse digne, étudiée, ne donnant prise à aucune familiarité. Qu’était-ce que Jeanne-Marie Trassey, après tout, sinon la gouvernante de la maison de M. Maudhuy ? Qu’était-ce que Julien Trassey ? un factotum, un employé à gages. Donc, une déférence froide à leur égard était dans l’ordre des choses.

Quant au docteur Cruzillat, il fallait se défier de l’inconsistance de son caractère, mais se montrer aimable envers lui, afin de bénéficier des informations que son naturel curieux le mettait à même de procurer.

M. Martin Limet, le notaire, chercherait sans doute à lier sa fille avec Cécile. Eh bien, il ne faudrait pas refuser ces avances qui auraient l’avantage de donner à Cécile une compagne de son age.

Mme Maudhuy n’ajoutait pas, mais elle pensait que cette liaison lui fournirait les moyens de découvrir ce qu’on avait à craindre de l’alliance d’intérêts soupçonné par Charles entre le notaire et Julien Trassey. Les jeunes filles sont expansives entre elles. Reine Limet ne manquerait pas de se vanter de son prétendant auprès de sa nouvelle amie, et l’âme de Cécile était si transparente qu’il serait facile à sa mère de deviner ces confidences.

Cécile se laissait endoctriner avec docilité ; mais au fond, elle suivait moins les recommandations de sa mère que sa propre pensée. Oui, certes, elle