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Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/188

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— Je ne comprends pas, dit Cécile, la question que vous me posez. En retour, je vais vous en adresser une autre qui sera plus nette : mon oncle est-ce que la musique vous ennuie ?

— Au contraire.

— Alors, au risque de renchérir sur le panégyrique en question, j’avoue que vous aviez tort contre M. Julien, mon cher oncle. Et ne craignez pas que je fasse des façons au piano. Ma seule qualité comme musicienne est une grande mémoire et des doigts qui ne se lassent pas.

— Ah ! ah ! dit l’oncle Carloman, voilà qui va stimuler d’émulation Reine Limet qui nous régale de minauderies chaque fois qu’on la prie de montrer son petit talent.

Julien fit un geste discret, mais exprimant l’improbation. Cécile en augura qu’il était contrarié de cette critique contre la jeune personne qu’il devait épouser. L’idée que Julien était engagé lui ôta tout à coup cette réserve cérémonieuse dont elle n’avait pas su se départir jusque-là à l’égard de ce jeune homme. Il était le filleul de l’oncle Carloman et comme une sorte de parent éloigné. Autant de raisons pour Cécile de le traiter avec une cordialité familière, quasi fraternelle, d’autant mieux qu’elle y était conviée à la fois par son oncle et par une sympathie née de la veille.

Cette bonne harmonie s’accentua les jours suivants dans leurs rapports journaliers. Mme Maudhuy elle-même ne la vit pas d’un mauvais œil. Les