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XV

La guérison de l’oncle Carloman faisait peu de progrès. Le docteur Cruzillat assurait que son malade entravait le bienfait de son traitement par les accès de colère qui, de temps à autre, le prenaient contre la lenteur de sa convalescence. M. Maudhuy se donnait ainsi des accès de fièvre nerveuse après lesquels il restait inerte, presque sans voix. L’inaction, l’immobilité constituaient à elles seules une maladie pour ce vieillard qui, jusqu’à son accident montait à cheval chaque jour et fournissait de longues courses à pied à travers ses domaines.

Cécile avait le privilège, non seulement de ne jamais irriter le malade, mais encore de calmer par sa seule présence ces mouvements fébriles qui se traduisaient en tracasseries de détail sur tout son entourage ; pourtant elle ne réussissait pas toujours à dérider le patient quand il était plongé dans une de ces crises de marasme où il s’affaissait souvent.

— Souffrez-vous ? lui dit-elle en s’approchant de lui avec une tendre expression d’intérêt, par une