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Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/203

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de demander à Reine Limet si elle serait aise d’accompagner Cécile.

— Ah ! de cette façon, ce sera tout à fait convenable, reprit Mme Maudhuy.

La perspective d’un long tête-à-tête avec le malade fut pour beaucoup dans le consentement. Jusque-là, l’oncle Carloman avait évité toute conversation suivie avec sa belle-sœur. C’était Cécile qu’il rappelait à ses côtés, ou Mme Trassey dont il réclamait les soins chaque fois que Mme Maudhuy comptait avoir trouvé l’instant favorable pour l’entretenir de l’avenir de ses enfants et de cent autres questions qui s’agitaient entre elle et son fils dans leur correspondance hebdomadaire. Cette fois, elle allait être seule avec son beau-frère et il lui serait possible de se faire écouter.

Le lendemain matin, Reine Limet arriva au moment du premier déjeuner, selon les conventions faites. On devait partir aussitôt après, et le char-à-bancs, couvert de sa tendine de toile grise, stationnait déjà tout attelé devant la porte de la grand’rue.

— Vous n’avez pas fait plus de toilette que cela ? dit-elle en guise de bonjour à Cécile qui entrait dans la salle à manger, vêtue d’une robe de toile bleu foncé, et tenant à la main son chapeau de jardin.

La fille du notaire avait le droit de trouver sans façon la mise de la Parisienne, puisqu’elle arborait pour son propre compte une robe de voile rose