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Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/321

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d’églantiers, et le lierre planté au pied devant mettre des années à le tapisser du bas en haut, Cécile avait fait poser au-devant un rideau d’assez grands troënes. Sans faire d’affront aux Trassey, l’on était chez soi désormais.

Unique confidente des ennuis de Mme Maudhuy, Mme Limet aurait souhaité que la solitude de la mère et de la fille fût animée par de petites réceptions du soir semblables à celles d’autrefois, et ces gestes qu’elles échangeaient avaient trait à ce projet convenu entre elles et qu’il s’agissait de faire adopter par Cécile.

— Nous sommes, dit la femme du notaire, quatre ou cinq familles à Sennecey qui reprendrions volontiers ici le cours des soirées intimes inaugurées pendant la convalescence de M. Maudhuy. Votre retraite absolue est insoutenable. Mme votre mère, Cécile, dépérit à se creuser le cœur dans son idée fixe de regrets parisiens ; vous-même, vous ne ressemblez plus à ce que vous étiez autrefois. Vous ne portez pas seulement le deuil sur vos vêtements, vous l’avez sur le visage. Il faut vous arracher à vous-même, vous distraire, et que voulez-vous que nous vous offrions à cet effet, nous autres gens de Sennecey, si ce n’est notre compagnie ? Si elle n’est pas brillante, elle aura au moins le mérite de rompre votre long tête-à-tête.

— Mais, Madame, vos visites nous font le plus grand plaisir, répondit Cécile. Le mariage de Reine avec mon cousin établit entre nous une quasi-pa-