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Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/54

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geste agressif son casque de nuit et dit d’un ton assez grognon :

— Parce que vous ne pouvez réussir à dormir, Monsieur, est-ce une raison pour empêcher les autres de se reposer ?

Son voisin tressauta, fut quelques minutes à comprendre que ce reproche lui était adressé et répondit ensuite quelques mots d’excuses. Le bonhomme reprit alors d’un air plus cordial :

— Vous avez paru stupéfait de ma plainte. Si c’est involontairement et sans vous en douter que depuis notre départ vous tournez sur place comme un hanneton fou, il faut que vous soyiez diantrement préoccupé.

— Oui, c’est cela. Mais je me tiendrai coi désormais, et s’il m’est impossible de dormir, je ne gênerai plus le repos d’autrui.

Sur cette assurance, le couvre-chef du voyageur ami de ses aises se rabaissa jusqu’à ses oreilles, et le bonhomme reprit son somme interrompu, laissant son voisin, c’est-à-dire Charles Maudhuy, désormais conscient de l’agitation de ses pensées qui s’était traduite en mouvements quasi fébriles depuis qu’il courait vers Sennecey, de toute la vitesse du train express.

À partir de ce moment, le jeune homme se tint immobile et tâcha de raisonner ce qui se passait en lui.

Il touchait donc enfin à cette phase nouvelle de sa vie dont ses vingt-six ans passés dans une situa-