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Page:Blandy - Un oncle a heritage.djvu/67

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tait l’esprit d’ordre de ce jeune homme qui recourait à son ministère pour ces placements périodiques. Le chiffre de ces économies a dû bien monter depuis cinq ans, parce que Julien est depuis ce temps le fermier d’une partie des biens de M. Maudhuy. Il les cultive à son compte, et d’une façon très intelligente, à ce qu’on dit. Vous voyez qu’il présente une surface, le gaillard, et que maître Limet est un finaud qui sait de quel côté la miche est beurrée. Mais, soyons logiques dans nos appréciations, mon jeune ami. Si le notaire est un finaud, ne l’accusez pas de cette manœuvre grossière qui consisterait à prendre sur lui de vous éloigner de votre oncle. S’il vous a expédié ce télégramme, c’est bien par l’ordre de M. Maudhuy.

— Mais c’est vous, docteur, qui avez attribué au notaire…

— Il a dû être enchanté de cette commission ; la preuve en est qu’il s’est empressé d’aller l’exécuter. Je lui en attribue la responsabilité, parce que si une personne impartiale — moi, par exemple — avait été chargée d’une telle injure à faire à un parent appelé deux heures auparavant, elle aurait exposé au blessé l’inconvenance choquante de ce contre-ordre, et le télégramme ne serait point parti.

— Ainsi, mon oncle ne voulait pas me voir, murmura Charles d’une voix creuse, et presque enrouée.

— Eh ! s’écria le docteur, c’est la voix de l’instinct