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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/102

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quel admirable système les curatores viarum (entreteneurs de routes), ils sont parvenus à établir. Les quinze premiers titres du 43e livre du Digeste traitent de la voierie, et de la police des routes et des rivières. Bergier nous a donné, dans son ouvrage, de l’histoire des grands chemins de l’empire romain, des détails remarquables qui nous montrent à quel degré de prospérité ce peuple était arriyé par ses routes. Les praticiens peuvent encore puiser dans la description de ces restes de voies si bien faites, des leçons qui ne sont pas à dédaigner. Je ne saurais trop vous recommander ce chef-d’œuvre de l’abbé Bergier, le Cuvier des voies anciennes, qui sut reconstruire des routes entières avec des lambeaux, tout comme notre grand naturaliste a dessiné ses mastodontes avec une simple mâchoire trouvée dans les carrières de Montmartre. Les Barbares, après ayoir envahi l’empire Romain, ne tardèrent pas à comprendre l’importance que leurs prédécesseurs avaient mise dans l’entretien des routes ; seulement ils introduisirent un élément de plus, les coryées, auxquelles Charlemagne ajouta les péages, qui sont encore aujourd’hui la principale ressource des routes anglaises. Sous les successeurs de ce prince économe, l’aristocratie s’en empara et en fit un moyen de vol, et quand la bourgeoisie eut chassé ces vampires pour fortifier la monarchie, Philippe-Auguste commença entretenir les routes de ses deniers (1222). C’est à lui que nous devons les premières routes royales ; il comprenait fort bien l’mportance des commu-