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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/142

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violents qu’elles éprouvent au passage de chacune de nos lourdes voitures, les font s’user inégalement ; de là des trous, des ornières, qui, en été, forment un épais nuage de poussière, et en hiver de véritables fondrières, dans lesquelles on ne peut se hasarder qu’en doublant la dépense et la force employée, c’est-à-dire le nombre de chevaux.

En Angleterre, les matériaux propres à la construction des routes sont abondants et de bonne qualité, chez nous au contraire, un certain nombre de localités en sont totalement privées, et d’autres n’en ont que de mauvaise qualité. C’est là, Messieurs, une cause d’infériorité pour nous, et qu’il nous sera difficile de détruire. Il en est une autre encore, également importante et sur laquelle je dois insister, c’est le manque d’hommes habitués aux travaux des routes et à leur entretien.

En Angleterre, l’art de jeter ou de disposer les pierres sur les chemins, est pour beaucoup dans la solidité des routes, et il y est parfaitement excercé par les nombreux cantonniers de ce pays ; les nôtres, si clair-semés dans nos quarante mille communes, ne le possèdent pas encore ; et cependant, sans cette classe précieuse de macadamiseurs nous ne parviendrons jamais à procurer à notre pays tous les avantages que l’Angleterre retire de son excellent système de viabilité.

Nous avons bien en France, des jeunes garçons, des marteaux et des pierres, mais nous n’avons pas de cantonniers, et surtout d’agents voyers. Jusqu’à ce que nous en ayons formé un certain nombre, nos routes seront toujours dans