Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les enfants mais aussi leurs parents, et comme le dimanche était consacré à un cours élémentaire d’horticulture et de jardinage, les papas au lieu d’aller se disputer, jouer et boire au cabaret, venaient dans le potager de mon père apprendre à greffer les arbres, à les tailler et à les écheniller ; en un mot je leur fis part de mes modestes connaissances pratiques et tout le monde s’en trouva bien.

Malheureusement cet état de choses ne dura pas long-temps, mon école était ouverte depuis quelques mois seulement et j’avais obtenu les plus beaux résultats : de grands garçons de vingt ans, de braves cultivateurs, des enfants de 8 ans avaient appris à lire pendant ce court espace de temps ; j’étais glorieux de mon ouvrage et je m’intéressais au succès de mon entreprise, lorsque je reçus une invitation, en termes de palais, d’avoir à fermer immédiatement une école que je n’avais pas eu le droit d’ouvrir, et qui n’avait existé si long-temps, que grâce au désordre qui avait accompagné l’occupation.

Ce fait, tout isolé qu’il puisse être, a cependant une valeur ; il nous prouve, combien il serait possible de faire chez nous avec notre population si ardente, dont l’esprit est si ouvert ; et combien les mauvais systèmes d’éducation absorbent de richesses qui demeurent improductives et diminuent notre capital moral.

Je vous l’ai déjà dit tout-à-l’heure des améliorations importantes ont été introduites dans l’instruction publique, par la loi de 1833. Les écoles