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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/229

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Vous venez de voir l’état du Rhône : examinons celui de la Loire.

Le premier est un fleuve à demi stérile, qui ne sert qu’à la descente ; la seconde est un fleuve à refaire. Son lit est à sec pendant quatre mois de l’année ; ses eaux débordent pendant quatre autres, et il reste à peine quelques mois pour la grande navigation. Ce fleuve est cependant l’un des plus beaux de la France ; il traverse les contrées les plus riches et les plus favorisées par la nature, qui ne peuvent qu’à grand’peine échanger leurs produits avec ceux du nord, les nôtres et ceux des provinces du midi. Les fruits, les vins de la Touraine, de l’Anjou, du Cher, ne demandent qu’à venir se transformer en draps, en mousselines, en toiles, etc. Toutes ces richesses sont à notre disposition ; mais pour les aller prendre, il nous faut des routes, des canaux, des fleuves, rapides et à bon marché.

Comme le Rhône, la Loire ne saurait être encaissée ; mais on peut faire servir ses eaux si indociles à l’alimentation d’un canal latéral : on y a songé enfin, et l’on travaille avec activité à donner une nouvelle vie à cette partie importante de la France. Grâce aux travaux terminés, la Loire, malgré les difficultés de sa navigation, présente la ligne de communication hydraulique la plus étendue (220 lieues). Le canal de Briare, celui du Loing l’unissent à la Seine ; par le chemin de fer de St-Etienne, elle se rattache au Rhône et à la Suisse ; mais d’importantes améliorations sont nécessaires sur tous ces points : une lenteur démesurée dans le