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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/23

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Aujourd’hui on ne saurait tirer un coup de canon pas plus qu’une lettre de change, sans que le coup de canon touchât à la politique de l’un de ces peuples, sans que cette lettre de change fût pour quelque chose dans le crédit d’un négociant français, anglais ou américain. C’est que c’est là, messieurs, que se fait sur la plus vaste échelle, le plus grand travail d’amélioration dont les institutions humaines aient encore été l’objet. C’est dans ces vastes ateliers que se préparent les réformes destinées à faire avancer la société. Vous y voyez les canaux suppléer aux routes et les chemins de fer remplacer les uns et les autres ; les métiers mécaniques sont substitués aux métiers à la main, et les machines au travail des hommes.

Et voyez les conséquences ! À mesure que les distances sont rapprochées par la fusion des intérêts, les préjugés s’éteignent et disparaissent peu à peu. De nos jours la perfide Albion est redevenue la Grande-Bretagne, et chaque paquebot nous amène, par centaines, des promeneurs anglais qui viennent passer le dimanche à Calais. Boulogne était encore un bourg quand Napoléon y campait avec son armée : ce bourg est devenu une ville. Quelques paquebots et la navigation à la vapeur ont plus fait pour sa fortune que les mille vaisseaux de la flotte impériale.

Au reste si les grandes études d’économie politique se font surtout chez ces trois peuples, si elles ne se fout même que là, on ne saurait l’attribuer à une générosité toute gratuite de leur part ; ils y