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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/247

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Cette concurrence, que les extracteurs présentent comme si redoutable ne les a pas empêchés de réaliser d’énormes benéfices alors qu’elle s’exerçait librement (par suite de la réunion de sa Belgique et de la France), et cela pendant plus de vingt années. Si, depuis 1814 et le rétablissement de l’ancien droit, ces bénéfices se sont encore accrus, on conviendra que cette augmentation a été prise dans la poche des consommateurs français.

       Pendant l’année 1812, les bénéfices d’une seule grande compagnie du nord se sont élevés à
1, 600, 000 fr.       
En 1830 ils étaient de
3, 000, 000
En 1835 ils ont atteint la somme de
3, 600, 000.

Les actions de la même compagnie, dont le capital primitif était de 6, 000 fr. ont été vendues jusqu’à 120, 000 fr. !

Ce sont là de fort beaux bénéfices, dont on doit se jouer sans doute, parce qu’ils ont profité à des compatriotes ; mais vous les trouverez peut-être exagérés, en réfléchissant que ce sont d’autres compatriotes, bien plus nombreux et dont les services ne sont pas moins utiles au pays, qui en font les frais.

Qu’est-il arrivé de ce monopole créé par la loi, en faveur des deux ou trois grandes exploitations du nord, du centre, du midi ? Les résultats sont curieux à constater.

Une coalition, que la loi ne punit pas, s’est formée entre les concessionnaires, ceux du midi principalement, qui sont à l’abri de toute con-