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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/27

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priété s’y divise en atomes. Mais, messieurs, vous le savez, les trop petites cultures ne sont pas plus favorables à la prospérité d’un pays et au bien-être de ses habitants que le régime des grandes fermes d’Irlande et d’Angleterre. Avec des terres trop morcelées, il y a perte de temps, les cultures sont mauvaises, et des revenus trop bornés s’opposent à des perfectionnements, à des améliorations utiles, dont l’absence fait de notre agriculture la moins productive de toutes nos industries.

Quant à celles-ci, elles souffrent également de la mauvaise direction imprimée chez nous par les lois et les mœurs à l’esprit d’économie. Chacun voulant être, et à tout prix, propriétaire foncier, beaucoup de petites sommes ont été englouties, absorbées improductivement pour satisfaire cette manie, et dès lors elles n’ont pu concourir à la formation ou réunion des capitaux nécessaires à l’exploitation des grandes industries.

Effrayées à tort des chances attachées aux entreprises manufacturières, un grand nombre de personnes ont préféré une petite propriété, souvent sans rapport et toujours d’un entretien coûteux, mais qui leur valait un coup de chapeau des habitants du quartier et un banc à l’église, qui les faisait électeurs ou marguilliers, à un placement industriel, à une commandite commerciale, qui eussent fécondé le travail et profité à tous, mais qu’une de ces crises si fréquentes à notre époque pouvait anéantir ou du moins compromettre.