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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/293

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que nous pourrions former nous mêmes, si nos établissements métallurgiques fussent restés moins fidèles au culte de la routine ; tous ceux qui ont fait des efforts généreux pour en sortir y sont parvenus avec un grand succès, Fourchambault, par exemple, qui est une usine comparable à ce que l’Angleterre a de plus avancé.

Mais ces beaux exemples sont rares dans la fabrication du fer : les améliorations n’y marchent qu’avec lenteur, les procédés nouveaux n’y sont admis qu’avec défiance, à quoi il faut ajouter la rareté des capitaux, la difficulté des appels de fonds à des actionnaires fatigués, et la cherté plus grande qu’en aucune autre industrie, des remaniements ou des constructions de fourneaux et de machines ; car il y a beaucoup d’usines en France, qui ont dévoré leur capital, soit qu’elles eussent mal choisi leur emplacement, soient qu’elles aient été administrées sans ordre et sans économie : leur grand malheur est d’avoir trop compté sur la protection. Assurés de vendre à un prix élevé sans craindre la concurrence des produits étrangers, nos entrepreneurs n’ont pas fait tout ce c’ils pouvaient faire, et le pays a supporté sans compensation, des charges très pesantes qui n’ont pas toujours profité à ceux pour l’avantage desquels elles avaient été créées ; combien n’a-t-il pas fallu de temps pour faire adopter les laminoirs anglais, et l’air chaud, et les soufleries à la vapeur ? c’est là un dommage immense sans compter la cherté et la difficulté des transports.

Mais ce qui domine la question des fers, c’est