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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/318

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Il n’y a que les défenseurs de la réforme économique qui ont dit vrai ; ils avaient annoncé qu’une réduction de droit était indispensable, qu’elle ne nuirait pas à ceux de nos établissements qui étaient bien situés, mais que pour être efficace elle devait être considérable, ou que sans cela l’émulation ne serait pas assez forte pour les produits similaires, et que les consommateurs des fontes et fers que la France ne fournit pas encore, seraient toujours obligés de payer fort cher et sans avantages pour les maîtres de forges, une matière première indispensable à leur industrie.

L’expérience et les faits ont vérifié tout ce que ces hommes avancés avaient dit ; la réduction accordée a été trop faible et pour un grand nombre d’objets nous ne pouvons pas encore lutter avec l’Angleterre ; nos machines sont encore bien plus coûteuses, et notre agriculture, notre marine, nos constructions, sont grevées de frais énormes qui ne profitent à personne et que tout le monde paie.

On consomme en Angleterre quatorze fois et demi plus de fer qu’en France ; cette industrie avec celle de la houille, car elles sont liées l’une à l’autre, forme le véritable thermomètre de la prospérité du pays. Aujourd’hui les Anglais construisent des maisons tout en fer. Vous avez peut-être visité le Dock de Ste Catherine à Londres, vous aurez sûrement remarqué alors ces colonnes de fonte si élégantes qui vont depuis la base de l’édifice jusqu’au sommet ; elles supportent des grues et sont creusées pour