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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/33

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n’importe-t-elle pas beaucoup à notre industrie ? n’est-ce pas d’elle que dépendent les mesures protectrices contre nos produits, et nos fabriques de soierie, de mérinos, de toile, de mousseline ? doivent-elles regarder d’un oeil indifférent le triomphe de Van Buren ou du général Harrison ? Et combien de perturbations, de gênes commerciales, n’ont pas été causées par la suspension momentanée de nos rapports avec la Suisse ?

Cette solidarité des peuples se fait sentir en Angleterre avec une force proportionnée au développement de sa production manufacturière, et je vous en donnerai une juste mesure en vous disant que tel fabricant de Manchester fait plus de toiles peintes que tout Mulhouse, et tel autre plus de mousseline en un mois que Tarare en un an. Avec une production organisée sur une aussi vaste échelle, on comprend quelle perturbation doit amener le moindre embarras dans les débouchés ; dans ce cas, les travaux sont suspendus, les ouvriers sans salaire, et cela non pas seulement dans une industrie, mais dans vingt, mais dans toutes. Les machines s’arrêtent, les houilles demeurent sur le carreau de la mine, les constructeurs suspendent leurs travaux ; les routes, les chemins, les canaux ne sont plus parcourus par les chariots et les wagons chargés de marchandises. La marine marchande, ses nombreux matelots et ses chantiers, tout souffre, tout languit du malaise qui se fait sentir à une seule grande industrie, à celle du coton ou du drap, par exemple ; et cette solidarité, comme je vous le disais en commençant, n’existe pas