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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/342

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La statistique de la France ne nous donne pas des résultats si considérables. Vous vous rappelez que l’importation du coton brut n’y est guère que de 40 millions partagés comme il suit : États-Unis 32, Égypte et levant 4, Brésil 1, etc. C’est sous Louis XIV que les premières importations ont eu lieu du Levant ; en 1787 on importait déjà 4.466.000 kil. de coton ; en 1804 10 millions de kilogrammes, et en 1835, 38 millions valant environ 67 millions et produisant une valeur de plus de 500 millions de francs et occupant, dit-on, 600,000 ouvriers. Je vous ai dit que c’est en 1784 que Martin d’Amiens établit la première filature à Lépine près Arpajon ; en 1789 une Mull-Jenny de 280 broches fut montée dans la même ville. Les premiers pas ont été difficiles. Un jour, Antoinette parut à la cour en déshabillé de coton, et dès que cette nouvelle se fut répandue, de toutes parts on la blama et tout le monde répéta avec les exclusifs du temps que la reine n’était pas patriote parce qu’elle s’était vêtue avec une nouvelle étoffe. Cependant la flatterie ayant répandu ce tissu abhorré parmi les courtisans les bourgeois à leur tour y prirent goût. Une seule pièce de mousseline fut présenté au jury de l’exposition de 1802 et encore quelques personnes compétentes crurent-elles qu’elle n’était pas française. Cependant partir de 1803, St.-Quentin se développe et grandit ; en 1818, on compte déjà en assez grande quantité les basins, les calicots pour impressions, les perkales, les mousselines.