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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/351

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police pour renforcer celle de la douane et empêcher la sortie des machines, et cependant la contrebande s’est encore faite : que de frais et d’entraves pour nuire aux consommateurs, qui paient toutes ces polices et toutes ces primes !

L’industrie cotonnière est tout entière dans la filature. Le peuple qui file le mieux et le plus économiquement obtient les meilleures étoffes et place plus facilement ses produits ; toute l’attention doit donc se porter sur cette opération si importante. On a divisé par douzième la filature du coton en France. 9/12 comprennent les numéros moyens jusqu’au no 40, ils servent à faire les étoffes communes et petit teint ; 2/12 vont du numéro 40 au no 80, ils sont destinés à la fabrication des Madapolams, desperkales, des guingamps, etc.; et le dernier douzième qui renferme tous les numéros compris entre le no 80 et le no 160 s’emploie à la fabrication des mousselines, des jaconas, des tulles, etc. Cette division vous prouve encore qu’on doit travailler en général pour les masses, c’est-à-dire, pour la grande consommation qui offre des débouchés sinon plus avantageux du moins plus assurés que les consommations de luxe. Nos filateurs doivent s’occuper surtout et avant tout, du perfectionnement de leur fabrication des numéros moyens et bas ; c’est là qu’est leur avenir ; et ils ne feront que végéter tant qu’ils n’entreront pas dans la voie des améliorations.

Voici l’état de l’industrie cotonnière en France.

Le département de la Seine-Inférieure et ceux qui l’avoisinent produisent à peu près le tiers de la