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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/353

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tarifs ; l’autre, qui en demandait la réduction, s’est attaché à démontrer que notre industrie était en état de la supporter. Je vous donne ici les chiffres de M. Kœchlin ; ils m’ont paru les plus dignes de foi.

Le prix de revient des établissements de filature en France est d’un tiers plus élevé qu’en Angleterre. Un métier à filer sans accessoires revient en Alsace à 10 f. la broche ; en Angleterre à 6 f. La bâtisse coûte un peu moins chez nous, de 28 à 30 f. ; en Angleterre 40. Le combustible représente à peu près 5 p. % de la valeur des filés en France et seulement 1 p. % à Manchester. Cette cause puissante d’infériorité, qui est due tout entière au haut prix des houilles, n’existe pas pour les établissements qui sont mus par des chutes d’eau, et, on le sait, ces moteurs naturels sont bien plus abondants chez nous que chez nos voisins.

En France, les métiers sont généralement de 216, 240 et 360 broches ; on commence à en faire assez communément de 360 et même de 396 broches ; la moyenne de leur produit, en fil no 30, est de 90 kilog. par métier et par semaine ; soit un kilog. par chaque broche pour des métiers de 366. En Angleterre, les machines étant à meilleur marché qu’en France, tandis que la main d’œuvre y est plus chère, un seul ouvrier fileur conduit deux métiers d’ensemble 6 à 800 broches ; ils ne produisent pas plus de 125 kil. par semaine, en no 30 soit 1 kil. par 5 broches.

Là moyenne du prix de revient d’un 1/2 kil. de