Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la réduction préalable du droit sur les filés et les tissus, qui sont la matière première qu’ils emploient.

L’histoire de l’industrie des toiles peintes offre le curieux spectacle d’une de ces sinistres prédictions dont je vous ai déjà parlé, et que le temps a si heureusement démentie. Je trouve dans le Dictionnaire des arts et manufactures de l’encyclopédie méthodique, dû à Roland de la Platière, inspecteur des manufactures sous Louis XVI et ministre de la Révolution, les observations suivantes :

« Est-il question d’autoriser à fabriquer les toiles peintes, les privilégiés voient dans ce projet la subversion de toutes les lois, l’anéantissement du commerce, la dépopulation du royaume.

Rouen fait valoir la prospérité due à ses manufactures de cotonnades (leur établissement avait quelques années auparavant excité une opposition très vive); et l’on voit, si l’on permet les toiles peintes, son commerce désolé, ses métiers abandonnés, les femmes, les enfants, les vieillards plongés dans la misère, les terres les mieux cultivées retomber en friche, et la Normandie, cette belle et riche province, devenir déserte.

La ville de Tours montre les députés de tout le royaume, gémissants ; et voit une commotion qui occasionne une convulsion dans le genre nerveux politique. Reims présente sa requête signée de plus de 50 marchands qui disent nettement qu’on veut leur ôter leur pain. Lyon ne saurait se taire sur un projet qui a répandu la terreur dans