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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/383

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Zurich se trouve dans des conditions qu’on ne retrouve pas ailleurs. Le tissage y est fait par des paysans qui travaillent l’hiver, et à meilleur marché, comme cela a lieu pour les tissus de colon à Rouen.

L’organisation de l’industrie lyonnaise est, il est vrai, telle que les circonstances l’ont faite ; mais elle est loin d’avoir ce caractère de régularité qui appartient aux institutions qui ont de l’avenir devant elles. En effet, si nous examinons la hiérarchie de la fabrique, nous trouvons un, deux ou trois ouvriers salariés à la pièce par un intermédiaire, espèce de contre-maître anormal, possesseur des métiers de l’ouvrier, et qui s’abouche avec le fabricant qui n’est à son tour qu’un intermédiaire entre l’ouvrier qui tisse et le commis qui vient faire les commandes. Cet ordre exige une transformation ; elle sera difficile, il est vrai ; mais elle me paraît d’une nécessité urgente. D’un autre côté les commandes ne se font que par raffales, si je puis dire, et de là découlent une foule de complications qui n’auraient pas lieu si l’industrie des soies n’avait pas un débouché intérieur et un débouché étranger plus étendu ; en un mot, si nous fabriquions pour la petite propriété. Mais qu’arrive-t-il dans l’état actuel des choses ? Quand les commandes abondent, les ouvriers augmentent leur prix, et quand le temps de chômage arrive, les fabricants diminuent les salaires ; l’ouvrier ne gagne rien à ces oscillations ; s’il fait quelques profits dans le premier cas, ils sont compensés, et au-delà, par toutes les privations