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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/420

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sus étaient livrés au commerce sous le nom de tissus Ternaux.

D’habiles fabricants se sont formés depuis ce temps à cette industrie et l’ont perfectionnée. Dérobant aux Anglais le secret de leurs ateliers que ceux-ci défendaient par tous les moyens, ils sont parvenus à faire mieux que leurs maîtres, surtout dans les nos fins, qu’ils produisent plus beaux et à meilleur marché. Un seul obstacle les empêche aujourd’hui de réduire les prix : c’est la disette de matière première qu’ils ne trouvent pas en France, et que le fisc ne leur permet d’acheter au-dehors qu’en lui payant un droit de 22 p. %, qu’il ne rend pas même tout entier à la sortie.

Nous ne sommes pas moins avancé pour la fabrication des tissus ras que pour la filature de la laine longue dont ils sont formés ; mais le prix de celle-ci, surélevé d’une manière artificielle par la douane, ne permet pas de les vendre à aussi bon compte qu’il serait possible de le faire, et empêche nos exportations pour l’Allemagne et la Russie, pour l’Angleterre même, de prendre les développements dont elles seraient susceptibles.

On ne peut expliquer par aucune raison la rigueur du tarif qui frappe si durement cette importante industrie ; car il n’en est pas pour la laine longue comme pour celle de carde : notre agriculture n’est point intéressée à sa prohibition et à son haut prix, puisqu’elle n’en produit pas ; c’est donc un mal gratuit sans compensation fait aux fabricants d’estame et aux ouvriers qu’ils em-