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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/427

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Chaque jour le peignage des laines longues prend plus d’importance ; déjà celles-ci ne servent plus seulement au tissage d’étoffes épaisses et chaudes comme les mérinos, on en fait aussi des tissus plus légers, des barèges, des mousselines ; de ces dernières surtout, dont nous voyons l’asage se répandre partout et devenir général à mesure que les prix en diminuant sont mis à la portée de toutes les bourses et de tous les besoins.

Les frais d’établissement de la fabrique de Reims sont évalués à 30 millions, dont une partie se trouve amortie, et font ressortir ce capital engagé à 20 millions environ. On estime que les frais de roulement nécessaires pour donner le mouvement et la vie à toutes ces machines, à tous ces ateliers, est de 45 à 50 millions de francs.

1400 mille kil. de laine en suint, dépouille de 5,500,000 moutons, sont chaque année (ces chiffres sont de 1834) convertis en fils et en tissus.

50 mille ouvriers, dont 1/4 extra-muros, sont employés aux différents travaux de la fabrique ; leurs salaires sont très modiques et suffisent à peine à leurs besoins. (Déposition de M. Henriot dans l’enquête.) 4,500 seulement gagnent de 2 fr. 50 c. à 3 fr. par jour ; la masse ne reçoit que 30 à 40 sous pour les hommes, 30 sous environ pour les adultes, 15 à 20 sous pour les femmes, et 10 à 15 sous pour les enfants de 10 ans jusqu’à 15. (« Il est urgent, dit. M. Henriot, si on veut maintenir la tranquillité publique, de ne plus diminuer le prix de la main-d’œuvre. qui jusqu’ici a