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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/43

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de plus régulier, de plus stable que dans les hasards des spéculations manufacturière et commerciale qui activent presque toujours l’industrie anglaise. Il y a aussi dans notre population plus de vigueur, plus d’énergie, et nous avons déjà vu que c’étaient là des qualités essentielles de notre capital moral. Les chiffres qui servent de base aux considérations que nous venons d’exposer ne sont évidemment que fort approximatifs ; ils ne sont peut-être exacts qu’à cinq cent mille près. Mais cette différence, quelque forte qu’elle puisse paraître, n’a pas ici l’importance qu’il faudrait y attacher pour d’autres appréciations.

Les agriculteurs ne sont pas les seuls instruments de travail ; bien que dans les évaluations ordinaires on se soit habitué à les considérer comme composant seuls les forces vives. Il faut aussi tenir compte de ce que j’appellerai, si l’on veut, les forces mortes ou passives : les chevaux, les bœufs, les chutes d’eau et les autres moteurs que fournit la nature. Une chose, messieurs, m’a vivement frappé, quand je traversais l’Espagne ; j’étais étonné de voir cette belle nature, comparable à ce qu’il y a de plus beau en Belgique et en Angleterre, et supérieure à tout ce que nous pouvons faire de mieux en France. Dans la Navarre, dans la Biscaye, on voit partout des rivières limpides, des chutes d’eau admirables, le minerai à droite, le combustible à gauche, et cependant à travers toute cette richesse naturelle on ne voit que du pittoresque stérile pour l’industrie et impuissant pour le bonheur de la population. C’est ainsi que l’a-