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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/449

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draps, par exemple, et de celle des tissus de coton. C’est ainsi que la fabrication des batistes, dont le produit s’élève à 17 ou 18 millions de fr., est disséminée dans les caves de quelques villages, d’où les paysans portent les tissus à la halle, ou chez des marchands auxquels ils ont l’habitude de vendre.

Cette industrie ne peut espérer de perfectionnement que par l’application de la mécanique et de la vapeur au filage ; jusqu’à présent, la difficulté est d’obtenir des fils d’une égalité parfaite et en même temps d’une force proportionnelle. Napoléon avait promis un prix de un million à celui qui inventerait une machine capable de fournir des fils de lin, tels que les réclament le plus beaux tissus ; mais le problème n’a pas été résolu en France ; ce sont les Anglais qui en ont trouvé la solution, et ils possèdent aujourd’hui trois grandes filatures mécaniques : l’une d’elles, celle de M. Marshall, est surtout remarquable en ce qu’elle donne une valeur nouvelle à l’étoupe, en la transformant en fils d’une finesse extrême que nos fabriques du nord et de l’ouest importent pour en faire des tissus. Il n’y a pas long-temps que quelques filatures nouvelles se sont élevées dans notre pays ; le département du Nord en possède plusieurs qui sont aussi perfectionnées que celles de la Grande-Bretagne. Au reste, nos voisins d’outre-mer sont jaloux de conserver, sur ce point important, la prépondérance que leur a assignée leur génie mécanique, et qui leur vaut actuellement des millions. Lorsque j’ai voulu juger