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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/464

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Pianos.

Autrefois on n’estimait que les pianos fabriqués en Angleterre et signés Clémenti ; aujourd’hui l’honneur de la vogue justement captivée par la supériorité et le talent appartient à des noms de fabricants français. Dans la dernière exposition, dix concurrents se sont présentés pour les pianos à queue ; MM. Érard, Pleyel et Pape, le premiers d’entr’eux, ont reçu une juste récompense. Les pianos carrés ont été représentés par trente-six concurrents, et les pianos verticaux par dix-huit. C’était, comme pour les chiles, une richesse désespérante pour le jury, et des quarante-huit concurrents représentés par quatre-vingt-six pianos, dix artistes ont obtenu des médailles.

Le prix élevé des pianos et celui des châles, avec lesquels les pianos ont plus d’une ressemblance, sont la seule cause qui s’oppose aujourd’hui aux développements de ces industries et à l’accroissement de leurs exportations, qui, pour les pianos, ne s’élèvent pas au-delà de quelques centaines de mille francs, tandis que la production est de 2 millions à 2 millions 500 mille. À Paris, seulement, 4,000 pianos sont confectionnés chaque année par 1,000 à 1,200 ouvriers. Cette production doublerait, sans doute, et triplerait même, si nos fabricants ne voulaient vendre leurs pianos que 3 à 400 francs comme les facteurs de Bavière, au lieu 1,000 à 2 et 3,000 fr. Mais l’abus qui cause le plus de mal, c’est l’énorme courtage de 150 à 200 fr et même plus, que se font payer les