Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/482

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ture par ses matières premières, et à l’industrie par ses méthodes, va nous fournir l’occasion de nous occuper avec quelque fruit de l’étude d’une branche de la production agricole, et de connaître quel avenir peut être réservé à celle-ci, lorsqu’elle voudra marcher enfin avec confiance et fermeté dans la voie des réformes et des améliorations, où l’industrie du sucre de betteraves s’est la première engagée avec tant de bonheur et de succès.

Rappelons d’abord les faits à l’influence des quels sont dus la création et le développement de cette industrie si faible d’abord, et aujourd’hui si puissante : Les rigueurs du système continental et l’élévation des pris qui en fut la conséquence, avaient presque anéanti, en France, la consommation du sucre. En 1813, les 45 millions d’habitans que comptait l’Empire ne consommaient que 7 millions de kilogrammes. En 1814, la consommation s’accrut, mais les colonies qui nous furent laissées étaient loin de pouvoir y suffire, leurs cultures étaient d’ailleurs presque-totalement anéanties aussi une ordonnance du mois d’avril ouvrit-elle nos ports à l’introduction des sucres de toutes provenances. Ce régime de liberté ne dura pas longtemps, les colonies réclamèrent, et une ordonnance du mois de décembre établit en faveur de leurs sucres, au moyen de droits différentiels, une protection qui depuis lors s’est constamment accrue.

Voici quels furent les résultats du système protecteur sur la production coloniale et la consommation de la métropole.