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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/507

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légitimer l’opinion de ceux qui pensent qu’on produit trop.

J’ai donc cru qu’il serait utile de consacrer nos dernières leçons à l’examen de cette question, qui tient de si près à notre commerce, et par suite à notre industrie. Car, vous le savez ; si la production est du ressort de l’industrie agricole ou manufacturière, les phénomènes de la consommation sont du ressort de l’industrie commerciale. S’il existe de vastes centres de production, où les hommes et les machines sont réunis pour s’occuper spécialement de fabrication, il y a des villes et des ports qui semblent exclusivement destinés à servir d’entrepôts, pour la facilité des échanges entre les divers points d’un même pays, entre les diverses nations du globe. La France, par exemple, compte deux ou trois ports, par lesquels s’opère presque tout son commerce extérieur, et cinq à six villes seulement, par lesquelles s’opère le principal commerce intérieur. Ce genre d’étude n’est pas exempt de difficultés ; car on a à lutter contre une mobilité toute spéciale des éléments de la question. Il y a tel débouché, par exemple, qui est ouvert pendant un an et qui disparaît ensuite pour un temps plus ou moins long, à la suite d’un événement qui paraissait au premier abord tout à fait secondaire. Un simple changement de goût et de mode amène de grandes perturbations ; et c’est ainsi que lorsque nous avons voulu protéger nos blés, nous avons écrasé nos vins.

Les ports de mer étant à la fois des places de