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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/509

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est, au contraire, un fait présent, et dont les effets se font sentir chaque jour.

L’histoire du passé de Marseille n’est pas moins intéressante que le tableau de son existence actuelle est brillante.

Dans tous les temps et à toutes les époques nous voyons son port le premier entre tous ceux de la Méditerranée, par suite de ses relations directes avec Alexandrie, Smyrne, Contantinople, la Grèce, l’Espagne et la Turquie ; cependant c’est à la révolution qu’elle doit une bonne partie des progrès qu’elle a déjà faits, et qu’elle est encore destinée à faire. L’expédition d’Égypte et la bataille d’Aboukir ouvrirent pour elle un avenir nouveau, que la conquête d’Alger est encore venu agrandir. Pendant les guerres de la révolution, elle avait vu son étoile pâlir ; sous l’empire elle ne fut plus un instant que l’ombre d’elle-même ; et le blocus continental porta les derniers coups à son commerce ; toutefois la nécessité l’inspira et le progrès des manufactures vint remplacer l’ancienne activité commerciale. Ce changement ne s’opéra point sans douleurs, et les Marseillais se rappelleront long-temps leurs souffrances de 1814 ; c’est ainsi qu’il faut expliquer cette joie farouche qui éclata à Marseille, à la nouvelle des désastres de l’Empereur et de l’invasion des étrangers qui nous ramenaient les Bourbons. Une cause semblable, et qui trouve son origine dans le froissement des intérêts matériels, a produit l’attachement constant des Lyonnais et des Bordelais à