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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/524

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miel, et d’un sol par baril de chair salée que les étrangers faisaient entrer ou sortir.

Enfin le droit d’aubaine dans toute sa rigueur[1], droit que personne n’oserait affermer vingt mille livres en France et qui la prive des consommations immenses qu’y viendraient faire quantité d’étrangers attirés par la douceur de son climat et les mœurs de ses habitants.

M. Colbert, voyant toutes les branches du commerce en friche, sans vues, sans émulation, sans fortune, sans moyens de l’aider, prit habilement et courageusement son parti. Il appela les étrangers à Marseille par des priviléges, par la suppression du droit d’aubaine, et de tous ceux qui étaient imposés sur leurs effets. Il prévit bien que les riches négociants des nations qui n’avaient pas de capitulation (traité) avec la Porte, viendraient en foule avec de gros capitaux, jouir des avantages naturels de ce port pour le commerce du Levant ; qu’ils y construiraient de nouveaux navires dont l’armement donnerait de l’occupation aux ouvriers et aux matelots français, en formeraient d’autres, et enfin en attireraient d’étrangers, que l’aisance naturaliserait bientôt.

Son principe était trop sûr pour tromper son attente ; le pavillon français se multiplia en un instant dans toutes les échelles, et nos manufactureș animées par cette nouvelle concurrence,

  1. Ce droit inique conférant au roi, où plutôt à ses fermiers, la propriété de tous les biens appartenant aux étrangers non naturalisés, morts dans ses États.