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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/536

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GRÈCE.

J’arrive maintenant à la Grèce. C’est, Messieurs, une chose bien remarquable que le contraste qui existe entre la conduite que nous avons tenue vis-à-vis de ce pays et la manière dont il nous en récompense.

Il y a dix ans, la France semblait n’avoir de larmes et d’or que pour la Grèce ; qui ne s’est ému pour les malheureux Hellènes ? Quels cœurs sont restés froids au récit de leurs souffrances ? Qui a résisté aux plaintes éloquentes de Byron ? Combien de blanches et nobles mains ont quêté pour les Grecs ? Combien de bras valeureux sont allés combattre pour eux ? À cette époque, partout où il y avait des hommes réunis, une souscription était ouverte et bientôt remplie ; dans tous les banquets on ne portait des toasts qu’en leur honneur. Aujourd’hui que ce pays a recouvré une espèce de calme et de liberté, grâces aux sacrifices d’or et de sang que la France a faits pour lui, c’est nous qui sommes les plus mal partagés dans les conditions du commerce.

Ce résultat est dû autant à l’influence russe qu’à celle du gouvernement exotique qui a été imposé à la Grèce. C’est à M. Capo-d’Istrias, le représentant de l’autocrate russe, que ce pays est redevable en premier du système déplorable qui : ruine son commerce et est si préjudiciable au nôtre. Il a voulu fonder une aristocratie foncière qui ne pouvait pas exister ; après lui les Bavarois : ·