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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/540

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progrès brillants de notre grand port de la Méditerrannée ; ce soir nous suivrons avec une tristesse patriotique les phases de la décadence de notre grand port commercial de l’Océan. Cependant, hâtons-nous de le dire, la position n’est point désespérée ; le commerce de Bordeaux possède encore de grandes ressources, et il suffira peut être de faire appel à l’activité Girondine, pour que nous voyons les mauvais jours changer, et l’une des capitales de la France, reprendre le secret des richesses qui la firent tant briller jadis.

Commençons par la situation de la ville. Sans doute, il y a peu de ports mieux disposés que Bordeaux. La Garonne, sur laquelle elle est située, à environ 25 lieues de son embouchure, est un magnifique fleuve, d’une profondeur suffisante pour permettre aux plus grands navires de remonter jusqu’à la ville, et qui, avec la Dordogne et les divers affluents, donne accès à une grande étendue de pays. En outre, le canal du Languedoc lui procure une communication avec la Méditerrannée, et la met à même d’approvisionner le midi de la France de denrées coloniales, à presque aussi bon marché que Marseille. Les vins, les eaux-de-vie et les fruits sont les principaux articles d’exploitation. Les denrées coloniales et les cotons forment les principaux articles d’importations. Ainsi Bordeaux est au bord de la mer sur une rivière qui s’avance dans les terres ; elle a autour d’elle un sol fertile, des vignes renommées ; le ciel du midi ; c’est presque assez pour qu’il n’ait rien à envier à Marseille, et c’est ce qui en