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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/60

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turelles égales, la supériorité des capitaux donne celle des moyens de production, c’est-à-dire en résultat, la supériorité des richesses.

Mais comme nous l’avons déjà vu, la somme des capitaux que possède une nation n’est nullement déterminée par son territoire ou sa population ; elle n’a même aucun rapport avec eux.

Ainsi la Hollande dont le sol conquis sur la mer est chaque jour défendu contre elle, pied à pied, avec une courageuse persévérance, la Hollande a été par le génie du commerce et les immenses capitaux dont disposaient ses négociants, à la tête du monde politique ; sa marine a fait trembler l’Angleterre, et elle a dicté des lois à Louis XIV ; Venise dont les possessions de terre ferme n’avaient aucune importance politique, et dont la capitale est au milieu des eaux, a été la maîtresse du monde commercial ; de nos jours, certaines villes de Suisse, Genève, Bâle, tiennent dans leurs coffres-forts les destinées d’un grand nombre de nos fabriques et la vie d’une immense quantité d’ouvriers.

En présence de ces grands faits historiques, on est autorisé à dire que pour connaître la mesure des moyens de production d’un peuple, il suffit de connaître avec exactitude les capitaux dont il dispose et son génie ou son aptitude pour les affaires.

Si nous appliquons ces principes à la France, nous verrous que, malgré l’importance de son capital écus, plus considérable à lui seul que ceux réunis de l’Angleterre et des États-Unis, elle