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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/91

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les Banques de dépôt ne bonifient rien pour les sommes qu’on leur laisse, tandis que les Banques d’Écosse donnent un intérêt de 3 pour 100. Voyez donc quelles ressources elles peuvent procurer ; et quel encouragement elles fournissent à la production. Quel moyen ingénieux pour pomper tous les capitaux qui, répandus çà et là, demeureraient inactifs et dont la puissance réunie porte partout la vie et l’abondance. L’argent ne peut pas même chômer un seul jour ; un fermier, Français, par exemple, vend-il sa récolte ; l’argent qu’il en retire demeure improductif dans son tiroir, quelquefois dangereux pour lui et toujours sans profit pour les autres, jusqu’à ce qu’il paie ses fermages ; mais s’il est Écossais ; il le porte à la Banque qui lui donne un intérêt de 3 pour 100, et lui ouvre un crédit qui lui permet d’entreprendre des affaires auxquelles il n’aurait jamais pensé : Une autre fois aidé de ce crédit ; il pourra attendre un mode favorable de vente en lui fournissant par avance de quoi payer son propriétaire. Avant l’établissement des Banques ; on thésaurisait en Écosse comme on le fait maintenant en France ; mais si l’Écosse a changé de face ; ce n’est que depuis que les Banques ont pu faire pénétrer partout leur heureuse influence ; car elles sont maintenant cause que toute économie engendre sur-le-champ un revenu et alimente une entreprise, grande ou petite : Le numéraire est dans ce pays une voiture toujours louée, tandis que chez nous on peut dire que c’est une voiture constamment