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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/98

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meilleurs cantons, de routes comparables aux plus mauvais chemins d’Angleterre et de Belgique. J’ai parcouru moi-même ces trois pays dans tous les sens, et chaque fois à mon retour je me suis trouvé de l’avis de M. l’ingénieur Cordier, qui est, vous le savez, si compétent en pareille matière. Vous comprendrez donc sans peine de quelle importance est pour nous l’étude des moyens de communication, sans lesquels l’industrie ne peut que languir ; car, je vous l’ai dit plusieurs fois, il ne suffit pas d’avoir des capitaux et un bon système de crédit, il faut encore et peut être même avant, un bon système de circulation. C’est là qu’il faut principalement chercher la cause de la prospérité des peuples qui marchent au premier rang ; des mines abondantes, un territoire fertile, une situation heureuse ; ne sauraient avoir la même valeur si les routes ne sont pas là comme les veines et les artères dans le corps humain, pour porter sur tous les points la vie et l’abondance : Voilà pourquoi, bien que nous ayons en France des forêts considérables, l’industrie trouve encore plus économique de faire venir un sapin du Canada que du Jura, et la bouille, qui se vend 40 ou 45 centimes sur le carreau de la mine à St.-Étienne, vaut à Paris cinquante sous ou trois francs ; tant nos voies de communication sont mauvaises, et par conséquent dispendieuses.

Dans l’état actuel de la navigation de nos fleuves, les transports des matières lourdes se font par terre ; les diligences elles-mêmes ne sont que des entreprises de roulage, et il semblerait vrai-