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Page:Blanqui - Critique-sociale II.djvu/21

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le numéraire

propre dans les arts et l’industrie, tout en conservant leurs autres qualités, ce qui du reste serait fort difficile, leur royauté de l’échange serait singulièrement compromise. Jusqu’où ? nul ne peut le dire.

La perte de l’inaltérabilité serait le signal de leur déchéance immédiate. Même chute, plus prompte encore, comme souverains de l’échange, S’ils devenaient aussi communs qu’ils sont rares, alors même que leur utilité industrielle aurait centuplé.

En un mot, c’est une marchandise qui suit la Condition de toute marchandise. Sa valeur s’accroît par la rareté, diminue par l’abondance. Sa fonction spéciale dans l’échange ne modifie en rien cette loi qui reste absolue. Il est clair que la réaction est réciproque, et que l’abondance ou la rareté des autres marchandises accroît ou diminue le prix des métaux précieux, à moins d’oscillations identiques et simultanées dans leur production.

Il est encore plus clair que, s’il n’y a rien à échanger, l’étalon de l’échange devient inutile et tombe à zéro. Il ne conserve plus alors que sa Valeur industrielle, fort peu de chose assurément, sinon rien, dans l’hypothèse admise qu’il n’existe plus aucun produit. Les avares, mourant de faim Sur un monceau d’or, sont des amplifications de rhétorique. La valeur des métaux précieux est en raison directe de la masse des objets échan-