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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/120

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LE SATANISME ET LA MAGIE

pondant et le familier des Anges et de Jésus-Christ ; il veut morigéner les rois, fonder une religion. Vie d’illusions tout illuminée et ravagée. La populace pille la demeure de celui qu’elle prend pour un sorcier malfaisant, les rois lui donnent la chasse, il est persécuté même par ses anges lui ordonnant de brûler les livres qu’ils lui dictèrent et qu’il imagine très précieux. Ce cœur droit s’incurve dans l’hérésie la plus abjecte. Kelley et sa femme, Jean Dee et son épouse reçoivent de leurs mystiques amis des communications impérieuses, exigeant entre ces deux couples les promiscuités sexuelles. Jean Dee a beau protester, il finit par céder, s’avilit à un libertinage révoltant. La cause de tout ce mal, c’est le cristal magique, apporté par un Ange, qui délicatement passa par la fenêtre pour faire ce beau don. Le cristal magique est le réceptacle des esprits ; ils y apparaissent, ils y parlent, ils s’y jouent de la bonne foi de Jean Dee, lequel, trompé sans cesse, mais entêté de merveilleux, n’est même pas converti à la raison par la vieillesse et par la mort.

Ce qui perd le mauvais Mage, le renonciateur de la femme, c’est le vertige où il plonge, parmi les mirages de l’astral. Le sorcier lui du moins s’adresse à des divinités sûres quoique basses, à des forces sensuelles, mais qui ne trompent qu’à moitié, étant naturelles. Le mauvais Mage s’adresse au vide, il se lie avec le pâle reflet de son ostentation, l’hallucinatoire frère qui le perd. Son intellectualité, dédaigneuse de l’amour et de la vie, ne se nourrit pas des fluides terrestres, et les célestes ne le baignent plus, car il a trop éteint son cœur. Il est desséché et autonome, il prie avec colère et reproche, s’exile