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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/125

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LES ÉVOCATIONS FANTASTIQUES DES MAGES

Diable ; car on sait qu’il finit dans la folie de la luxure et de l’ambition.

De pauvres copies d’obscurs manuels opératifs se pavanent de la signature de Salomon ; ce sont toujours ses Clavicules, confiés à ce fils symbolique Roboam qui est toute la tradition du mage solitaire, et contre les Églises révolté.


Les livrets, surtout les plus anciens, ceux venus d’Allemagne, l’exemplaire de la bibliothèque de l’Arsenal charment par de nettes et intelligentes révélations. Le dogme et le rituel d’Eliphas Levi en sortent de pied en cap avec leur bric-à-brac captieux et terrifiant. Pour moi, plus modeste j’ai laissé à la magie en quelque sorte religieuse son développement dans l’Appendice de cet ouvrage avec le quatrième livre d’Agrippa, jamais traduit, que j’ai annoté. Il faut reconnaître à ces rites une beauté, une pompe cérémonielle qui ne se retrouvent dans aucun grimoire campagnard, que les procès de sorcellerie, distillant leurs sacrilèges crottes, ne traduisirent jamais. Oui, on devine une tradition originaire de Khaldée ou d’Égypte, — d’où vous voudrez — des deux pays, je crois, — de l’Inde, peut-être. Déloyalement soumise aux dramatiques ampleurs des psaumes, au sourd tonnerre de Moïse sous le nuage desséché de son texte, marquée par ce Salomon d’une irréparable ostentation, elle se laisse conquérir à contre-cœur par Jésus, discret magicien, aux incantations douces, sans cesse trahies en les évangiles, malgré l’ignorance du scribe (Jésus est même un magicien terrible et rebelle selon le Talmud et quelques Evangiles apocryphes). Cette tradition voulut, à travers l’évolution cultuelle, concilier rituelle-