Aller au contenu

Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
LE SATANISME ET LA MAGIE

lance néfaste et captivante dans le vertige passif. Mais qu’ils fuient le troisième chemin, celui qu’adopte la banale plèbe, timide de toute aventure, aveugle devant la noblesse d’un effort personnel.


VI
LE VRAI MAGE, CEST LE PROPHÈTE


Le premier je me suis efforcé d’extraire le Mage de sa gangue évocatoire et égoïste. Je l’ai vu non plus en lui-même mais hors de lui ; je l’ai rattaché à Jésus, au Bouddha, au premier Zoroastre, afin qu’il se dressât hors des superstitions aux pieds de l’autel. Il fallait le dépouiller de l’israélitc appareil, de sa chaldéenne rouerie, des torves pratiques d’une sorcellerie pompeuse. Au grand jour, ce pauvre mage clignotait des yeux, faisait triste mine sous sa cliarlatanesque vêture, dans son arsenal belliqueux d’opérette, bredouillant ses formules compliquées et barbares. Il le fallait mettre face à face avec la science et la vie, souriantdes conjecîares outrecuidantes de l’une, amoureux des profondeurs divines de l’autre. Il fallait le rajeunir, le styler, en faire un homme. Trop longtemps il fut hors de l’art, hors du monde, décrié. Je Tai fait marcher parmi ses semblables, fort et simple, dur pour les puissants, bon et doux pour les pauvres de cœur, pour les désolés, réconcilié avec le dévoùment ardent et souple des femmes. Je sais bien qu’il n’est pas possible de plier l’irascible orgueilleux au devoir universel. Nos modernes Salomons sont lamentables. Qui les accepterait sans rire ? qui, les ayant approchés, ne se repentit