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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/150

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LE SATANISME ET LA MAGIE

adepte, sans cela tes efforts seraient vains, les richesses promises se métamorphoseraient en paille, feuille d’arbre, boue, chardons, fientes de porc, le grimoire t’enliserait en une superstition incompréhensible et inutile, tu bégayerais une langue que tu ne connais point vers un interlocuteur qui n’est pas venu. »



— Comment, comment rencontrerai-je, verrai-je, toucherai-je mon maître ? répond le jeune homme. À quel signe saurai-je que cette forme, présente à mes sens, enveloppe sa clémente majesté ? Quel chemin m’y conduira ! J’ai feuilleté les clavicules, mais aucune d’elles n’ose m’annoncer l’apparition du Prince des Instincts, aucune ne s’engage à me l’apporter devant ma face ; elles annoncent les apparitions des esprits, mais ce que je veux, moi, c’est l’esprit du péché lui-même, le corps de celui qui est Légion ? »


Les livres se ferment sous la main impatiente de l’évocateur, il n’y a point dans ces pantacles grimaçants, en ces écritures détraquées semblables aux dessins effrontés qui s’étalent aux murs des rues, mais exaltées par une luxure vraiment criminelle, il n’y a pas en ces voyelles assemblées comme pour reconstituer en sonorités incohérentes l’antique, diabolique et ténébreux chaos, il n’y a pas en ces mortes effigies de la vie enivrante, il n’y a pas le Vrai Diable. — « Le vrai diable, chuchote tout à coup, une voix inusitée dans l’épigastre du disciple, le vrai diable est en toi. »

L’homme se lève, mu d’un ressort inexorable. Il va