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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/160

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LE SATANISME ET LA MAGIE

trafic avec l’au delà des ténèbres. Ne te décourage pas surtout aux lenteurs des méticuleuses douanes ; le découragement est « une tentation ! » L’Ange gardien de celui que tu vises — le tien aussi peut-être — a tiré le glaive. Dieu jette un dernier appel pour que tu regagnes sa voie. Et puis, et puis — loi redoutable du triomphe — c’est au moment de réussir que l’incertitude envahit le plus. Va jusqu’au bout, puis recommence. L’obstination n’est jamais déçue avec le secours du Diable[1]. Ta doutes de sa puissance à certaines heures de vide ! Ton ange imbibe ton âme de cette méfiance ; c’est lui, lui seul, qui cherche à te faire croire que le Diable ne sait pas, ne peut rien.


Et le sorcier, l’initiateur, l’index à la tempe, son teint brouillé s’animant de méfiance et de plaisir, va t’expliquer, te croyant mûr, l’ultime secret pour correspondre avec Satan ; il t’indiquera l’orthodoxe route, si j’ose dire, où marcher vers ce pape des hérétiques ; il te révélera que le Diable est presque un saint.

Presque un saint ! presque deux saints serait plus exact. Satan, assngi, prudent jusqu’au bigotisme, apparie son museau grotesque à la face illuminée de saint Jean, l’apôtre de la femme, l’évangéliste de l’amour, le patron du Temple et par suite des sorciers. Mais saint Jean et le Diable ne sauraient être pris l’un pour l’autre, malgré la ruse albigeoise. Un autre saint s’olireà l’équivoque, propice et méconnu ; le nom qu’il porte, les malédictions de tous qu’il a recueillies sans les mériter, le désignent à ce terrible rôle d’intercesseur auprès du Diable, qui, par lui, s’oint de catholicité. C’est le « Saint sans autel », celui qui n’est pas

  1. Perseverare diabolicum.