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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/198

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LE SATANISME ET LA MAGIE

gestes muets demandent plus en leur silence que de véhéments discours ; la réponse, c’est toujours d’accepter, de prêter le corps. Alors le sorcier et la sorcière s’accointent ne faisant qu’un, se mesurent, s’exaucent. Don satanique, c’est-à-dire eurythmique à l’univers que de danser. Vieille volte païenne, tu reparais ! Quelquefois à ses meilleures amies, le Dieu Pan accorde la supérieure faveur de transmuer ; tout être humain, serait-il malade de mélancholie, s’il est frôlé par le sceptre de fer, devient un bienheureux titubeur du cosmique branle. Tous tournent le dos au centre du bal, ainsi qu’en les danses I bretonnes, se heurtent en des circuits. Pour que l’illusion même de la pudeur et de la défense n’existe plus, les filles s’accoutument à porter les mains en arrière ; leur croupe se baisse, tandis que les bras tournent… Simples chiennes expectantes en une cassure des reins qui ne se redresseront plus, et dont s’enfle le ventre, projeté sur les cuisses, où il appuie son faix d’ordures et de méchantes viandes. « Faute ici, faute là… joue ici… joue là… » Et l’on ne se contente pas de danser, on saute ! quelquefois du haut d’une montagne jusque dans la mer. Cela se passe dans ce cas en Gascogne. Rêve élastique ! On saute dans les feux comme les enfants à la Saint-Jean afin de railler l’enfer clérical et le bûcher. Sorte d’espoir en un saut vers l’au-delà, après les tortures de la vie ; ah ! l’inquisition évitée, le saut au delà du Dieu vengeur, du Dieu déçu !…

N’est-ce pas le biniou des rondes de farfadets, qui rappellerait le mieux en son aigreur l’orchestre maigre du sabbat ? Néanmoins non seulement folles clochettes, grincement exigus d’harmonica, cascades de perles d’onde