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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/20

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XIV
PRÉFACE

Il y a plusieurs années, à Port-Louis, un sieur Picot se lie par un pacte avec l’Enfer et mange le cœur encore chaud d’un enfant qu’il assassine. L’an dernier, au mois de janvier, dans la même ville, un sorcier du nom de Diane cherche à acquérir les faveurs des Puissances infernales, en coupant le cou d’un garçon de sept ans, dont il suce, à même de la plaie, le sang[1].

Mais, je le répète, sauf pour ces cas de démonomanie furieuse, aucun indice n’est livré au public sur les sentes de plus en plus prolongées, sur les sapes de plus en plus profondes du Satanisme dans nos mœurs. La question se pose maintenant de savoir pourquoi des gens dérobent les Espèces saintes.

Aucune réponse n’est possible, si l’on n’admet pas que les hosties sont emportées pour être employées à des stupres divins, à des œuvres de magie noire.

Que voulez-vous, en effet, qu’un libre-penseur fasse de ces oublies ? Ce sont des azymes sans valeur pour lui ; il n’achèterait pas vingt-cinq centimes le lot soustrait à Notre-Dame. Il faut donc que ceux qui les acquièrent croient que ces particules ne sont plus des rondelles de pain, mais la Chair même du Christ.

Or, comme cette Chair ne peut, dans ces conditions,

  1. L’île Maurice paraît, à l’heure actuelle, être devenue un véritable repaire de démoniaques. Une correspondance adressée de Port-Louis à Marseille et portant la date du 29 mars 1895, nous apprend qu’en une seule nuit, neuf églises ont été pillées. À Port-Louis même, les tabernacles ont été brisés, les hosties volées ou lacérées et empuanties par des ordures, les ciboires remplis avec le sang d’un chat égorgé sur l’autel.